samedi 29 janvier 2011

Portrait-triste


Assise sur le sol, ce n’est pas la main qu’elle tend, mais son sourire.
Elle porte ses rides de la même manière qu’elle porte des vêtements en superposition, emmitouflée dans une sorte de fatalisme.
La rame déverse son flot de passagers et devant elle des jambes pressées se bousculent.
Sait-elle encore comment elle s’appelle ?
Elle ressemble à une statue d’un autre temps, pourtant le XXI e siècle entoure sa vie.
Elle est vieille, elle est sale.
De temps en temps une pièce s’échoue dans le gobelet en plastique posé devant elle.
Sa bouche se décline dans un rictus pour dire merci. Elle n’est plus habituée à parler, et puis la personne qui s’est appesantie un très court instant sur son sort est déjà loin.
Les courants d’air lui tiennent compagnie.
Chaque jour, elle est là, un éternel sourire posé sur son visage : la Joconde du métro.
Elle aussi mériterait d’être immortalisée, dans un tableau renaissance, pour exister à nouveau et tout recommencer…

Texte © Marie-Laure Bigand

vendredi 28 janvier 2011

BB presse à Franconville


Je serai en dédicaces samedi 29 janvier de 9 h 30 à 12 h 00

Chez BB presse – 106 rue du général Leclerc – 95130 Franconville

Pour y dédicacer mes romans « Le premier pas » - « D’une vie à l’autre » et mon livre jeunesse "Mais qu'y a-t-il derrière la porte ?".

Au plaisir de vous y rencontrer :-)

mardi 25 janvier 2011

Jeunes et frêles

On a laissé notre amitié

Grandir dans les pas de la vie.

Adolescents on cheminait

Sur le trajet de nos envies.

Tous les matins pile au même coin

Le rendez-vous incontournable.

Les rituels consensuels

Les mots routines, pas d’accolades.

Un peu paumés, fort oubliés

Toujours en phase de rattrapage.

On n’était pas très concentrés

Chaque heure de cours dans les nuages.

On fréquentait très fascinés

Tous les caids, les bonnets d’âne.

Tout en rêve, en décalage

Sans repères on avait l’âge,

Des délires, des belles histoires.

Des intrigues, des coups bizarres

Et l’on vivait heureux.

Pascal Fraeys

samedi 22 janvier 2011

Balancier du coeur


Il y a les jours avec, les jours sans…
Les maux se posent, encombrent, étouffent.
Incertitude de la vie, de ce que l’on est.
Je compte, tu comptes, il ou elle compte… Pour qui, pour quoi ?
Monde qui tangue dans des pas qui cherchent.
Survivre à l’égoïsme et trouver sa place dans un but d’existence.
Dire, ne pas dire, ou juste deviner dans les regards ?
Pourtant il faut avancer, sourire, taire ses peurs, ses craintes.
Se raccrocher à un point d’ancrage comme une musique apaisante, en se berçant de mots pour libérer les oppressions.
Je te donne ma main et un jour peut-être me donneras la tienne…

Texte © Marie-Laure Bigand

mercredi 19 janvier 2011

"La vie est brève et le désir sans fin" de Patrick Lapeyre



Prix fémina 2010
Une très belle écriture pour une histoire d’amour et de frustration. Deux hommes, une femme qui vont s’aimer, tout en se détruisant. Incertitude des sentiments. L’amour pourrait être si simple, mais les sentiments ne le sont pas. Dans le roman de Patrick Lapeyre, les personnages semblent perdus, sans cesse en attente, et ils se ratatinent sous la pression de la passion amoureuse.
Même si j’ai beaucoup aimé cette lecture, j’ai trouvé ce livre très douloureux, très pessimiste aussi. La fin m’a un peu laissée sur ma fin je dois bien l’avouer. Peut-être attendais-je un petit coin d’air plus respirable tant l’ambiance du roman est oppressante.
Un livre à découvrir pour la beauté des mots…

vendredi 14 janvier 2011

A l'orée de la lumière...


De chaque jour que fera la vie, je me bercerai de ton amour.
Je te promets d’en prendre soin, de le protéger.
Je l’accrocherai aux saisons pour le teinter du temps qui passe.
Un amour peut être éternel pour peu que l’on sache l’abriter dans un coin de son cœur.
Je le parerai des couleurs de l’arc en ciel pour garder l’émotion des premiers instants.
Je le mêlerai au vent, à la pluie, au soleil pour le rendre vivant.
Je m’accrocherai à ta main pour ne pas la perdre.
Je porterai ton souffle à ma bouche et me fondrai dans la chaleur de tes bras.
Si j’étais démunie de toi, la saveur n’aurait plus de goût, les couchers de soleil ne combleraient plus l’horizon, la mer se noierait dans des tempêtes, la montagne deviendrait un désert infini, la nature fuirait tes empreintes.
De chaque jour que fera la vie, j’allumerai tes yeux de mille désirs et l’ombre n’existera plus…

Texte © Marie-Laure Bigand

dimanche 9 janvier 2011

Nubile

Cent grammes de tendresse

Une pincée de lucidité

Sur un lit d’indifférence

Les fleurs cernent l’oubli

D’une présence, d’un alibi

Et l’oiseau vole sans répit

Les mots paressent dans l’encrier

Les yeux du ciel jouent au geôlier

La pertinence n’est plus de mise

L’écueil s’érige, mûrit l’idée

Fuir, glisser sur l’ire, s’affranchir

Happer la force d’être audacieuse

L’étole rigide part en lambeaux

Et tout son corps émancipé

Formel et sans appel, très belle

Pascal Fraeys

dimanche 2 janvier 2011

Meilleurs voeux pour 2011


Que cette nouvelle année vous apporte ce qui vous tient à cœur…

Et au plaisir de vous voir régulièrement ici pour partager l’amour des mots :-)