Il reste…

Ton parfum,

Déposé à l’endroit où tu étais assise.

J’ose à peine bouger,

De peur que le moindre mouvement ne le dissipe.

Je m’accroche à cette fragrance,

Elle me permet de croire que tu reviendras.

Mon cœur, pourtant, me murmurait : « reste avec elle ».

– Je n’ai pas su entendre ce message –

Je pensais que tu n’étais qu’une passade,

Une étoile filante que je ne chercherais pas à retenir.

Tout à l’heure, face à moi, tu as parlé, longtemps.

Je n’ai pas su lire entre tes mots,

Je n’ai pas su voir les larmes que tu retenais.

Tu me disais « adieu » et je jouais l’indifférent.

Parce que j’ai ma vie,

Un chemin tout tracé avec quelques bifurcations parfois,

Mais sans jamais perdre pied.

Je n’ai pas su te prendre dans mes bras,

Te bercer, te protéger, t’aimer.

M’abandonner à ton amour.

Non, je n’ai pas su.

Et maintenant, j’accroche ma tristesse

Aux effluves odorants.

Je comprends enfin que je t’ai définitivement perdue.

Et qu’à l’intérieur de moi, restera ton parfum…

Texte © Marie-Laure Bigand