Dans le café, ils grattent, l’espoir au fond des
yeux, du bout de l’ongle ou à l’aide d’une pièce de monnaie.
Autour d’eux le temps semble s’être arrêté, comme si
leur vie était suspendue à ces quelques secondes d’intense concentration.
Combien de jeux à gratter ainsi au fil des jours ?
Déception…
D’un geste résigné ils repoussent ces bouts de cartons
décolorés !
La fortune ne sera pas pour aujourd’hui.
Euros de la misère qui s’écoulent ainsi dans une tasse de café ou un verre d’alcool tout en grattant, grattant...
Tout au long de la journée, ils défilent et
consomment pour un lendemain meilleur.
« On ne m’y reprendra plus ! » grogne
soudain un homme en se levant.
Un instant il s’arrête sur le pas de la porte. Il
hausse les épaules, allume une cigarette, remonte le col de sa veste et s’éloigne.
Silhouette d’infortune…
Demain il sera le premier à acheter de l’argent
miroité,
Et à repartir plus courbé que jamais...
Texte © Marie-Laure Bigand
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