Il a neigé toute la nuit, je le devine à la blancheur aveuglante qui frappe à l’épaisse paroi vitrée de la porte d’entrée. Je devine le froid et la difficulté de respirer, si je sors. Je les devine sous la plante de mes pieds. Mes chaussons ne sont pas très loin. Je ne sortirai pas.
Les enfants dorment encore. Ils vont être si heureux à leur réveil. Il a neigé cette nuit. Ils sortiront, feront des boules de neige et des bonhommes aussi. Ils rentreront les joues rouges et le souffle court, les vêtements trempés et l’envie d’y retourner, encore et encore. Je les regarderai se rouler dans cette eau figée, capturée par l’hiver, restituée en douceur. Je sourirai de leur bonheur et de leur ignorance du froid qui gifle.
J’entends les voitures qui dérapent et plains le facteur. Je ne veux pas vérifier cependant s’il a bien neigé. Tout en mettant en marche la bouilloire, je me dis qu’il doit faire très froid, dans la forêt, au bord du fleuve, sur la route, dans le cimetière. Ça m’est égal, je ne sortirai pas. Je ressers ma robe de chambre, repousse au plus loin mes pieds dans mes chaussons et souris.
L’eau qui frémit à présent dans la bouilloire et sa douce musique m’éloignent encore une fois de l’hostilité du dehors. Les radiateurs sont chauds, preuve que la bataille est livrée. J’éteins la bouilloire et retourne me coucher. On verra plus tard.
Najat Nazira
Les enfants dorment encore. Ils vont être si heureux à leur réveil. Il a neigé cette nuit. Ils sortiront, feront des boules de neige et des bonhommes aussi. Ils rentreront les joues rouges et le souffle court, les vêtements trempés et l’envie d’y retourner, encore et encore. Je les regarderai se rouler dans cette eau figée, capturée par l’hiver, restituée en douceur. Je sourirai de leur bonheur et de leur ignorance du froid qui gifle.
J’entends les voitures qui dérapent et plains le facteur. Je ne veux pas vérifier cependant s’il a bien neigé. Tout en mettant en marche la bouilloire, je me dis qu’il doit faire très froid, dans la forêt, au bord du fleuve, sur la route, dans le cimetière. Ça m’est égal, je ne sortirai pas. Je ressers ma robe de chambre, repousse au plus loin mes pieds dans mes chaussons et souris.
L’eau qui frémit à présent dans la bouilloire et sa douce musique m’éloignent encore une fois de l’hostilité du dehors. Les radiateurs sont chauds, preuve que la bataille est livrée. J’éteins la bouilloire et retourne me coucher. On verra plus tard.
Najat Nazira
5 commentaires:
Merci Najat pour ce texte rempli de fraîcheur... Et puis c'est de saison :-)
un beau texte de Najat sur ces petits matins qui font la joie de notre quotidien . Le passage sur le décor extérieur et la neige qui fait déraper les véhicules est très bon !
je te souhaite un doux week end Marie l'Or !
Merci Jerry de tes passages réguliers par ici :-)
Bonjour et merci pour vos commentaires. C'est encourageant pour la suite. Je planche en ce moment sur deux concours. On verra. Bonne journée à vous tous.
J'ai oublié de signer, mais vous avez deviné, c'est Najat.
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