Ce matin l’été s’est invité à ma fenêtre… Il y a déposé quelques gouttes d’eau. J’aurais aimé penser qu’il s’agissait de gouttes de sueur de la part d’un soleil transpirant de chaleur mais non, il s’agissait de pluie… une pluie printanière, tout en finesse.
Ces deux saisons ressemblent à deux enfants terribles en ce moment, à se chiper leur tour. Normal que le printemps s’impose en ce mois de juin puisque l’été lui a volé la vedette en avril et mai. D’ailleurs, je lui en veux un peu à l’été d’avoir si rapidement brûlé l’herbe et empêché les cerises de mon jardin de s’épanouir pleinement. Je n’ai pas pu comme d’habitude goûter à la rosée matinale ; même les oiseaux ont été accablés très tôt par la chaleur, oubliant presque leur chant joyeux. Des cigales égarées se sont perdus en des lieux où elles ne viennent jamais, s’époumonant de leurs cris stridents. Oui l’été a vraiment tout fait pour se faire remarquer bien avant son heure.
Egoïstement j’ai apprécié de passer des vêtements d’hiver à ceux d’été, m’évitant ainsi des assemblages maladroits et pas toujours heureux. Pour une fois il a fallu faire le grand saut, sans filet ! Passer du manteau au tee-shirt en une journée procure une drôle de sensation… On se sent comme… déshabillé ! Oui c’est un peu traumatisant pour l’organisme ces changements brutaux de température.
Seulement on s’habitue très vite aux choses délicieuses…
Alors quand le gris du ciel est revenu, quand la pluie s’est mise à peindre la nature en vert, je me suis sentie toute cafardeuse de retrouver cette grisaille qui s’était un peu trop éternisée durant un hiver long et cotonneux.
Ce matin j’ai regardé la pluie s’écouler doucement sur mes carreaux, j’ai regardé les nuages qui se pourchassaient dans une course venteuse.
Ce matin l’été s’est invité à ma fenêtre, à sa façon, mais au moins il est là et j’espère bien qu’il gardera sa place encore un petit moment J
Texte © Marie-Laure Bigand
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