Aux
éditions Stock
Jean-Louis
Fournier raconte l’absence de son épouse, décédée après 40 ans de vie commune.
Par
petites touches, il parle du manque, avec pudeur, tendresse, et humour aussi.
Lorsque
le compagnon de presque toute une vie n’est plus là, il reste les souvenirs et l’absence,
si douloureuse, qu’il faut tenter d’apprivoiser pour continuer son chemin.
Un
livre très sensible…
« Au
début, après la mort subite de Sylvie, j’ai comparé mon drame à un tsunami.
Quand j’y pense, je suis rétrospectivement un peu gêné, j’espère que je n’ai
pas porté la poisse aux Japonais. Maintenant, je n’oserais plus faire la
comparaison. Mon tsunami à moi n’a fait qu’un veuf, je pense aux milliers de
veufs japonais.
Je
ne dirais pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Mais entre
malheureux, j’ai l’impression qu’on a plus de choses à se dire. L’homme heureux
devient un étranger. »
4e de
couverture :
« Je suis veuf,
Sylvie est morte le 12 novembre, c’est bien triste, cette année on n’ira pas
faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des
pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant.
Sylvie m’a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec
les feuilles. On discutait de la couleur du bec d’un oiseau qui traversait la
rivière. On n’était pas d’accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n’as
pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, elle m’a
répondu je vois très bien de loin, et elle s’est tue, définitivement. J’ai
eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m’a porté à bout de bras, toujours
avec le sourire. C’était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une
altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j’avais les défauts, elle
avait les qualités. Elle m’a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je
ne souhaite à personne. Elle n’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en
dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu’elle est partie. »
Jean-Louis
Fournier souhaitait mourir le premier, il a perdu. Sa femme partie, il n’a plus
personne avec qui parler de lui. Alors pour se consoler, ou pour se venger, en
nous parlant d’elle, il nous parle de lui.
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