Exposition des dessins série « ABÎMES »
de Corine Pagny sur les migrants de Calais, du 26 mars au 4 avril 2015
de Corine Pagny sur les migrants de Calais, du 26 mars au 4 avril 2015
Ouvert du mardi au samedi de 13 h à 19 h
Galerie Lélia Mordoch
17 rue des Grands Augustins
75006 Paris
Femme
courage, son corps se plie, se recroqueville jusqu’à former un cercle où nul ne
peut entrer.
Son
corps est sa maison…
En
silence, elles attendent.
Yeux
fermés, elles pensent à tout ce qu’elles ont laissé derrière elles et imaginent
leur nouveau demain, un sourire sur leurs lèvres.
Elle
prie,
Pour
dire merci,
D’être
arrivée
D’être
vivante
D’avoir
la foi.
Sans
cette foi, jamais elle n’aurait eu la force de tenir.
Le
cœur léger, elle avance au milieu de tous ces gens qu’elle ne connaît pas.
Comme
elle, ils ont bravé tous les dangers.
Une
femme lui tend une couverture ; elle s’enroule dedans et s’allonge à même
le sol pour se dire qu’elle ne rêve pas et qu’une nouvelle vie l’attend.
Elle
a fui son pays en guerre.
Jamais
elle ne racontera ce qu’elle a vécu.
Qui
la croirait ?
Aujourd’hui,
ce qui compte, est qu’elle soit arrivée au bout de son voyage.
Perdues,
fatiguées par la longue traversée aux conditions déplorables, leurs regards
restent accrochés par-delà la mer.
Elles
tentent d’apercevoir, ne serait-ce qu’un instant, ce qu’elles ont dû
abandonner.
Migrantes,
elles cherchent une terre d’asile prête à les accueillir, et peut-être même à
les aimer… Elles ne parlent pas la même langue, leurs peaux et leurs cœurs
renferment des blessures, mais elles sont femmes.
Là-bas,
elles ont laissé leurs larmes de sang.
Elles
ont perdu tant de gens qu’elles aimaient.
Mais
elles n’ont pas le temps de pleurer, leurs enfants ont besoin d’elles.
Alors,
ensemble, elles s’agenouillent et prient pour un monde meilleur.
Textes © Marie-Laure Bigand
"Portée par l'élan humanitaire qui caractérise fort heureusement certains d'entre nous, Corine Pagny a rencontré les migrants de Calais. Ils campent sur nos rives et tentent de passer en Angleterre, la terre de leurs rêves.
Peintre et sculpteur, Corine Pagny sait rendre par ses lavis l'émotion des regards et des corps, hantée par les visages de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants aux vies suspendues à une frontière aujourd'hui fermée pour eux, elle prend ses crayons, ses pastels, ses pinceaux et dessine.
Ce sont ces portraits que Corine nous présente dans cette exposition dont la vente se fera pour partie au profit de "l'auberge des migrants", association qui tente d'améliorer le sort de ces êtres humains, naufragés de l'histoire échoués sur nos rivages dont aucune reine encore ne vient plaider la cause. Lélia Mordoch"
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