Un
jour tu n’as plus été la même.
Tout
semblait glisser sur toi.
Je
ne te reconnaissais plus.
Tes
yeux fixaient le vide, toute expression envolée.
Lorsque
je relevais ton menton et cherchais ton regard, je saisissais parfois une
petite lueur.
Mon
cœur alors s’emballait.
J’étais
prête à tout pour retrouver la femme vive, délicate, au doux sourire, que
j’avais tant aimée.
Je
voulais éloigner cette autre qui, peu à peu, te dévorait.
Mais
plus le temps passait, plus tu t’enfonçais dans les ténèbres.
Ta
mémoire se dissolvait.
Et
moi, c’était mon cœur qui rétrécissait.
Je
me demandais si du fond de ta nuit intérieure te parvenaient des bribes de ton
existence passée.
À
ton chevet, dans l’espoir que cette autre toi ne gagne pas trop vite, je te racontais
l’histoire de ta vie.
Pour
me souvenir de celle que tu avais été.
J’inversais
les rôles… C’était toi l’enfant, moi la mère…
Marie-Laure
Bigand
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