Le vent emporte ses pensées.
Elle les regarde prendre de la distance,
Qu’elles volent et la laissent libre de respirer.
Ses pieds se dressent sur leurs pointes tandis que ses bras
s’écartent avec grâce, comme une danseuse sortie tout droit d’une boîte à
musique.
Le vent souffle un peu plus fort, découvrant ses jolies
jambes arabesques.
Si le soleil pouvait lui tendre un rayon, elle le prendrait
comme cavalier ; mais il se cache derrière les nuages. Quant à la lune,
elle n’est pas assez éveillée pour lui offrir un croissant de lumière.
Alors elle poursuit son ballet sans se soucier des passants.
Le temps dessine pour elle des histoires qu’elle grave dans
sa mémoire.
Passé, présent et futur se confondent.
Elle ne vit plus que pour l’instant, et son cœur s’allège de
toutes les peines.
Le vent tournoie autour d’elle.
Il enroule dans ses cheveux des étoiles d’or et d’argent.
Et l’entraîne au firmament de ses rêves.
Sous la caresse de la brise, elle ouvre les yeux.
Devant elle, la Seine suit son cours.
Durant quelques minutes elle s’est perdue dans des songes
éoliens.
De l’autre côté du pont le vent s’incline et tire sa
révérence.
Texte © Marie-Laure Bigand
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