Qui du ciel ou des immeubles en enfilade est le plus gris dans cette pluie filamenteuse ?
La Défense se rapproche et se distingue par sa modernité.
À ses pieds des bâtiments d’une autre époque hissent leurs murs du plus haut qu’ils peuvent, écrasés par les tours travailleuses.
Sur le parvis, la Défense ressemble à un immense paquebot, l’Arche à la proue.
Le Capitaine a-t-il quitté le navire ?
Seuls des parapluies pressés apparaissent au détour des gouttes.
Combien de saisons avant de guérir de son absence ?
Elle tâtonne le temps à sa recherche et se perd à l’espérer.
Les marches n’attendent plus les amoureux, elles connaissent la solitude des mauvais jours.
Les pigeons tentent quelques timides apparitions dans l’espoir de saisir des miettes égarées. Ils s’ébrouent et se refugient bien vite dans des recoins.
Elle a le cœur aussi couvert que le ciel, la douleur en plus…
La détresse accompagne chacun de ses pas ; les larmes se cachent à visage découvert.
Au-dessus d’elle les nuages filent vers d’autres horizons…
Qui de la pluie ou du chagrin coule sur ses joues rougies ?
Texte © Marie-Laure Bigand
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