J’ai voulu oublier tes mots, les miens…
Je ne savais plus où j’étais, ni quelle route emprunter. Je t’ai éloigné de moi pour ne pas avoir à souffrir. Je tai repoussé au-delà de mon horizon, loin, très loin… J’ai mis mon cœur en quarantaine pour ne plus l’entendre gémir et supplier – lui aussi je l’ai oublié – J’avançais à côté de lui, l’ignorant tandis qu’il tambourinait de plus belle. Il n’avait qu’à se débrouiller tout seul ! Je me suis enfermée dans une bulle, celle des souvenirs magiques. J’ai perdu pied avec la réalité. La notion de temps s’est évaporée. Il me semblait que je flottais dans un monde où je n’avais plus ma place et où mes repères s’étaient évanouis. Plus rien n’avait la même saveur ! Peut-être avais-je fini par nous oublier aussi ? Et puis un jour j’ai ressenti un rythme plus lent, moins oppressant. L’air entrait et ressortait doucement de ma poitrine. J’ai regardé mon corps. J’ai osé y poser mes mains pour le redécouvrir. Il était bien là, avec une envie de vivre à nouveau. Et toi, où étais-tu passé ? J’ai compris que tu t’étais réfugié dans un coin de mon cœur pour ne plus jamais en sortir. J’avais grandi dans les ténèbres. La certitude de te savoir en moi pour toujours m’aidait désormais à ne plus avoir peur du vide…
Texte © Marie-Laure Bigand
2 commentaires:
Un texte un écho, un texte un souvenir dont chacun dispose la subtile faconde sur le toit de son monde. Merci Marie Laure pour ce texte fin d'émotions. biz
Karima
Merci Karima et belles fêtes :-)
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