Qui un jour n’a pas eu l’envie
D’en faire l’inventaire
Une liste à la Prévert
Celle-ci c’était…
Et cette trace infime, là au creux de ma paume
Le souvenir d’un jeu qui a mal tourné
Et cette autre longue et effilée
Celle que des médecins ont un jour
Qualifiée de belle… comme si !
Comme si une entaille dans notre chair,
Pouvait être jugée jolie…
Comme si ce n’était qu’une décoration
Pour service rendu à la nation
Comme si, derrière cette ligne blanche
Qui rougit aux intersaisons
Il n’y avait pas de souffrance
Comme si ce n’était qu’une victoire
Sur l’accident, la maladie !
Comme si…Comme si on devait
En tirer gloire ou profit…
Comme si !
Et puis, il y a les autres
Celles qui brûlent le cœur plus que la peau
Et que personne ne devine
Sauf l’ami ou le psy
Celles-ci dans les replis
De nos mémoires, ensevelies
Se cachent et appellent l’oubli
Celles là, on ne doit pas
Les qualifier de belles
Parce qu’elles sont souvent honteuses.
On les conserve à l’abri, au troisième sous-sol
Enfouies, loin de la lumière
Elles sont classées top confidentielles
Elles peuvent émerger un soir de Noël
Quand il est de bon ton de rire et de s’esclaffer
On tente de les chasser
On tente, mais l’on sait
Que c’est mission impossible
Celles-ci ancrées
Entremêlées à nos entrailles,
On les emportera outre-tombe.
Brigitte Lécuyer
2 commentaires:
Merci Brigitte pour ce texte...
C'est tout triste mais aussi très beau et sûrement très vrai...
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