La ménagère de moins de cinquante ans, quel terme horrible, vous ne trouvez pas ? Il y a quelques années, dès que j’entendais cette expression, un sourire compatissant, dans le style « me sens pas vraiment concernée !» s’épanouissait aux commissures de ma bouche, un brin moqueur.... Aujourd’hui, cette formule à l’emporte pièce, ne m’amuse plus, mais alors plus du tout. L’échéance se resserre à l’image des rides qui s’inscrivent un peu plus profondément aux coins des yeux, et au fur et à mesure du temps qui passe ! Et avec elles, l’angoisse de ne plus appartenir à la catégorie des moins de cinquante ans, et de virer vers l’autre bord, comme une condamnation !
Je ne serai plus dans la cible ! Hors circuit, voilà ce que je vais être d’ici peu ! Comment prendre avec légèreté cette mise à l’écart de la société ? Et d’abord, qui a osé instaurer cet âge fatidique, dans quel but ? Que devient-on après cinquante ans ? Une épave, un rebut, une petite chose qui n’intéresse plus personne, ou bien verse t-on directement dans le club du troisième âge ? A l’heure où la médecine progresse, et l’âge de fin de vie recule, ne pourrait-on pas rallonger cette échéance de vingt ans ? Pourquoi à cinquante et un ans, n’aurais-je pas envie de regarder et de vibrer de la même façon qu’une jeune femme de trente ans, devant un film, ou d’acheter la même lessive qu’elle ? Qui se permet d’avoir un droit de regard sur mes émotions, mes pensées, mes sentiments, mes achats ?
En même temps, à tout bien y réfléchir, le mot « ménagère » n’est pas très reluisant. Et si vous remarquez bien, c’est la femme et uniquement la femme qui est concernée par cette histoire ! Tandis que l’homme s’en sort honorablement, la femme elle, se fait doucement avoir. Vous allez me dire que tout cela est à but uniquement commercial… Oui, sûrement, n’empêche qu’entendre à la radio des sondages journaliers sur la ménagère de moins de cinquante ans, qui à regarder ci ou ça à la télé, qui a une préférence pour telle marque, qui, qui, qui… devient irritant au possible ! Vous ne pouvez pas lui fiche la paix, à cette pauvre femme qui aimerait bien vivre sans être prise à partie pour toutes ces petites choses qui font le quotidien ! Et si derrière tout cela se dessinait l’intention de créer un fossé entre les moins et les plus de cinquante ans, exprès pour semer la zizanie entre elles, exprès pour que mère et fille ne se comprennent plus.
Et si au lieu de me morfondre, de pleurer sur mon sort à venir, je prenais le problème à l’envers et que je respire face à cette liberté qui me sera offerte. Peut-être vais-je être considérée avec plus d’égard au vu de cette cinquantaine qui sonnera comme une ère nouvelle, où plus personne ne dictera mes choix, où plus personne n’épiera mes faits et gestes…
Finalement, la vie commence peut-être à cinquante ans !
Ps... Bon je n'y suis pas encore hein, je m'entraîne ;-)
MLB
8 commentaires:
Tu m'déprimes ! Pas encore 50 ans, pas vraiment ménagère non plus. Terme réducteur et vilain. D'ailleurs, nous devrions être rémunérées pour faire ce travail "ménager". Nous serions ainsi des "travailleuses ménagères" de moins ou plus 50 ans. Tu as raison, pourquoi une limite d'âge ? La liberté après 50 ans ? Pourquoi pas. C'est une belle vision. Après tout, nous ne sommes pas si fanées, moins que certains hommes en tous cas ;o)
Bisous
Ben dis donc Marie-Laure, tu es sacrément remontée ce matin !
En tous cas, je suis tout à fait d'accord avec toi : Cette expression est simpliste, péjorative et réductrice !
Je déteste les clichés de toutes sortes !
Aucune déprime, aucune colère, juste une constation :-)
Oups, constatation, pardon ;-)
vive les femmes !
mais non il ne faut pas se sentir visée, m'en fiche, moi ! je n'ai jamais été aussi bien qu'à "presque" 48 ans. Bien dans ma peau, osant faire des choix que je n'aurais pas fait plus jeune. On est en forme et jolies, qu'on se le dise , na ! SURTOUT TOI MARIE-LAURE.. bon, je ne connais pas tes copines, hein ?
Ben une ménagère (femme au foyer) de presque 51 ans va vous répondre. Moi aussi j'ai déprimé cinq minutes face à cette expression mais quand JL Delarue m'a dit "vous le ne les faites vraiment pas" (j'ai vérifié, il ne le dit pas à tout le monde !)cela m'a remonté le moral. Bref, aujourd'hui, les enquêtes de marketting veulent mon avis sur les pertes urinaires, les petits enfants, la ménopause et l'ostéoporose. Mais je vous rassure. A 50 ans il faut agir comme si on en avait encore 40 même si les os craquent quand on fait... crac crac.... :-)
suis écroulée, ha ha ha ! en plus, elles ont de l'humour les nanas de 50 ans.. 51, pardon !
je connais dans mon entourage des ménagères fières de leurs rôles :
elles sont "serpillothérapeutes".
C'est une connotation nettement plus ultra . . .
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