jeudi 26 mars 2015

Repentir Pentimento


Exposition des dessins série « ABÎMES » 
de Corine Pagny sur les migrants de Calais, du 26 mars au 4 avril 2015
Ouvert du mardi au samedi de 13 h à 19 h

Galerie Lélia Mordoch
17 rue des Grands Augustins
75006 Paris



Femme courage, son corps se plie, se recroqueville jusqu’à former un cercle où nul ne peut entrer.
Son corps est sa maison…
 
En silence, elles attendent.
Yeux fermés, elles pensent à tout ce qu’elles ont laissé derrière elles et imaginent leur nouveau demain, un sourire sur leurs lèvres.
 
Elle prie,
Pour dire merci,
D’être arrivée
D’être vivante
D’avoir la foi.
Sans cette foi, jamais elle n’aurait eu la force de tenir.
 
Le cœur léger, elle avance au milieu de tous ces gens qu’elle ne connaît pas.
Comme elle, ils ont bravé tous les dangers.
Une femme lui tend une couverture ; elle s’enroule dedans et s’allonge à même le sol pour se dire qu’elle ne rêve pas et qu’une nouvelle vie l’attend.
 
Elle a fui son pays en guerre.
Jamais elle ne racontera ce qu’elle a vécu.
Qui la croirait ?
Aujourd’hui, ce qui compte, est qu’elle soit arrivée au bout de son voyage.

Perdues, fatiguées par la longue traversée aux conditions déplorables, leurs regards restent accrochés par-delà la mer.
Elles tentent d’apercevoir, ne serait-ce qu’un instant, ce qu’elles ont dû abandonner.
 
Migrantes, elles cherchent une terre d’asile prête à les accueillir, et peut-être même à les aimer… Elles ne parlent pas la même langue, leurs peaux et leurs cœurs renferment des blessures, mais elles sont femmes.
 
Là-bas, elles ont laissé leurs larmes de sang.
Elles ont perdu tant de gens qu’elles aimaient.
Mais elles n’ont pas le temps de pleurer, leurs enfants ont besoin d’elles.
Alors, ensemble, elles s’agenouillent et prient pour un monde meilleur.

Textes © Marie-Laure Bigand


"Portée par l'élan humanitaire qui caractérise fort heureusement certains d'entre nous, Corine Pagny a rencontré les migrants de Calais. Ils campent sur nos rives et tentent de passer en Angleterre, la terre de leurs rêves.
Peintre et sculpteur, Corine Pagny sait rendre par ses lavis l'émotion des regards et des corps, hantée par les visages de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants aux vies suspendues à une frontière aujourd'hui fermée pour eux, elle prend ses crayons, ses pastels, ses pinceaux et dessine.
Ce sont ces portraits que Corine nous présente dans cette exposition dont la vente se fera pour partie au profit de "l'auberge des migrants", association qui tente d'améliorer le sort de ces êtres humains, naufragés de l'histoire échoués sur nos rivages dont aucune reine encore ne vient plaider la cause. Lélia Mordoch"





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