jeudi 18 décembre 2014

Scène de rue



Une lumière mauve plane au-dessus de la capitale,
Donnant une touche d’irréalité à l’environnement.
Le jour se lève à peine.
Le ciel se charge alors d’une masse de nuages,
En quelques secondes tout est trempé.
Sous la puissance de l’averse les gouttes rebondissent
– comme une danse –
Une longue et fine silhouette s’engouffre dans le métro.
Un courant d’air soulève une vague de cheveux,
Qui, un court instant, semble vouloir prendre leur envol !
Aujourd’hui les éléments se déchaînent.
Installé dans un recoin, un homme regarde tout cela, l’œil morne.
Avec toute cette pluie les gens le verront encore moins que d’habitude.
Récupérer quelques menues monnaies sera chose difficile.
Les effluves d’un parfum léger viennent lui chatouiller les narines.
Il est surpris.
Emprisonné dans sa propre odeur
– nauséabonde –
Il ne se pensait plus capable de sentir à nouveau.
Inconsciemment il redresse le torse,
Et se sent incroyablement vivant
Lui qui végète depuis si longtemps…
Quelques pièces tombent dans la boîte en fer placée devant lui.
Le bruit le réveille complétement.
Il sait que demain tout redeviendra comme avant
– sans espoir –
Mais à cet instant précis, il sourit.
Et les passants, interloqués, lui rendent son sourire.

Texte © Marie-Laure Bigand

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