dimanche 3 juin 2012

Entre deux mondes



En déposant cette fleur sur ta tombe, c’est un morceau de mon cœur que j’abandonne.
Dans cette ville qui te garde en son sein, je me sens étrangère aux cris des mouettes.
La mer est juste derrière les murs, pourtant elle me paraît si loin.
Il serait si bon de se laisser bercer par le vent, les vagues, le soleil.
Mais, tu es là,
Pour toujours…
Certaines saisons donnent une dimension au chagrin.
Ici, l’été semble s’être échoué par accident ; si incongru au milieu de l’absence… de l’être absent.
Au dehors la vie résonne.
Elle m’appelle.
Les cimetières sont des éternels au revoir.
Dire « adieu » est difficile.
Sous les pas, les graviers frissonnent, à moins que ce ne soit moi...
Tout le long des allées, je retiens mon souffle.
Les grilles, en gardiennes des morts, se dressent, immenses, lourdes.
Comme une transition nécessaire entre deux mondes…

Texte et photo © Marie-Laure Bigand

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