lundi 15 octobre 2007

Heures de nuit

Il est des heures qui parfois surprennent, interpellent, du moins ne laissent pas indifférent. Il arrive que je me réveille et louche vers le réveil, et bien que je sois parfaitement myope, presbyte et même hypermétrope (je ne dors pas avec mes lunettes) mais en clignant des yeux et en me contorsionnant un poil, (le réveil est situé de l’autre coté du lit, sur la table de nuit de mon époux qui lui dort, et ronfle comme une locomotive) je peux lire les chiffres mystérieux, inscrits en rouge luminescent : 3h33.
Ça m’intrigue toujours cet alignement de chiffres tous identiques, comme un rappel à un ordre secret, une sorte de maléfice qui planerait sur ma tête. Qu’est ce que ça peut bien vouloir dire !
Seul un numérologue, un chiffrologue, un spécialiste en je ne sais quoi genre inepties pourrait sans doute trouver un semblant d’explication… qui serait crétin de toutes façons ! Or, la même chose m’est arrivée à 4h44 et là je savais que ç’en était à peu près fini de ma belle nuit et de mes rêves bizarres, et qu’avec un peu de chance, je pourrais replonger dans les bras de Morphée avant 5h55.
J’avoue que je ne me suis jamais réveillée à 6h66, c’eut été invraisemblable, pas plus qu’à 7h77 ni à 8h88 et encore moins 9h99. Alors là j’aurai pensé : ce réveil ne vaut rien, il est juste bon à jeter au feu, juste bon à être jugé satanique et piétiné sur la place publique !
L’heure à laquelle je me couche n’a aucune espèce d’importance, ça ne regarde que moi, je ne suis pas régulière en matière d’horaires pour me mettre au pieu, et si à 1h11 je ne dors pas encore, c’est sans doute que je n’ai pas fini d’écrire une bafouille aussi débile que celle-ci, ou que le livre que j’ai entamé ne vaut rien comme somnifère. Ou bien il fait trop chaud, ou mes fenêtres étant grandes ouvertes, j’entends les effets de voix retentissants que font la trentaine de gus en bas de chez moi.
Évidemment, si à 2h22 je ne dors toujours pas, je vais m’inquiéter pour la tête que j’aurai demain, je prendrai un bout de petit cachet blanc, juste une miette en fait, histoire de dire que ce n’est pas mon genre d’avaler des médicaments. D’ailleurs c’est vrai je ne me drogue pas… il y a bien assez de dégénérés comme ça dans mon quartier.

Brigitte Lécuyer

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Egoïstement, j'espère que de temps en temps tu auras encore des insomnies pour avoir le plaisir de te lire encore ;-)