Tu avances à tâtons dans le brouillard de ton adolescence
ignorant le pourquoi de ton périple
Même si tu portes 17 printemps sur ton dos
tu pressens que tu n’es pas encore tout à fait née
Dans cette peau qui grandit malgré toi
tu étouffes et tu trembles
Tu crains que le vide ne t’ait prise en otage dès ta naissance
Avec tes frères, tu habites la nef des mal-aimés
Tes parents sont des êtres du devoir
Ils s’occupent trop du vernis des apparences
pour s’inquiéter de ton monde intérieur
Parfois, tu aimerais réintégrer ta première maison
Dans ce ventre qui t’abritait, tu flottais, insouciante
En dépit de tes mues successives
il te reste encore des miettes d’enfance
Chaque jour, tu défriches en piochant
à grands coups de crayon, dans ton journal personnel
Tu luttes à mots nus
Chaque phrase écrite à l’encre des désillusions engloutit le silence
Chevauché par ses angoisses
ton cœur part souvent au galop
Le rodéo ne dure jamais bien longtemps
Tu te retrouves sur le dos, brisée
Empêtrés dans la toile que tu as tissée
tes rêves se décomposent
À quelques reprises
tu es entrée dans le miroir déformant de l’amour
Lorsque la nuit s’est déchirée
tu n’enlaçais plus qu’une ombre
La détresse s’est dévêtue en toi
Depuis, tu fuis les jeunes hommes et leurs désirs de vampires
Ta vie est déjà remplie de ruines
Tu crânes pour cacher les suintements de ton âme désenchantée
On t’a souvent proposé des paradis de fumée
et des capsules de bonheur garanti
Considérant que ta vie est un bad trip
tu as repoussé les promesses de ceux
dont le regard s’égarait encore plus que le tien
Lorsque tu deviens chagrin
le temps n’est plus aux peluches
Quand ton existence tourne au vinaigre
tu cours vers l’ange qui t’a précédée sur terre
Chaque fois, ta marraine redessine les lignes de ta main
rafistole tes ailes et te redonne le goût d’une autre envolée
Elle dit que la lumière scintille en toi
Elle ne t’a jamais trompée
Tu as envie de la croire quand elle prétend que ta vie sera belle.
Texte de Sylvie St-Laurent
ignorant le pourquoi de ton périple
Même si tu portes 17 printemps sur ton dos
tu pressens que tu n’es pas encore tout à fait née
Dans cette peau qui grandit malgré toi
tu étouffes et tu trembles
Tu crains que le vide ne t’ait prise en otage dès ta naissance
Avec tes frères, tu habites la nef des mal-aimés
Tes parents sont des êtres du devoir
Ils s’occupent trop du vernis des apparences
pour s’inquiéter de ton monde intérieur
Parfois, tu aimerais réintégrer ta première maison
Dans ce ventre qui t’abritait, tu flottais, insouciante
En dépit de tes mues successives
il te reste encore des miettes d’enfance
Chaque jour, tu défriches en piochant
à grands coups de crayon, dans ton journal personnel
Tu luttes à mots nus
Chaque phrase écrite à l’encre des désillusions engloutit le silence
Chevauché par ses angoisses
ton cœur part souvent au galop
Le rodéo ne dure jamais bien longtemps
Tu te retrouves sur le dos, brisée
Empêtrés dans la toile que tu as tissée
tes rêves se décomposent
À quelques reprises
tu es entrée dans le miroir déformant de l’amour
Lorsque la nuit s’est déchirée
tu n’enlaçais plus qu’une ombre
La détresse s’est dévêtue en toi
Depuis, tu fuis les jeunes hommes et leurs désirs de vampires
Ta vie est déjà remplie de ruines
Tu crânes pour cacher les suintements de ton âme désenchantée
On t’a souvent proposé des paradis de fumée
et des capsules de bonheur garanti
Considérant que ta vie est un bad trip
tu as repoussé les promesses de ceux
dont le regard s’égarait encore plus que le tien
Lorsque tu deviens chagrin
le temps n’est plus aux peluches
Quand ton existence tourne au vinaigre
tu cours vers l’ange qui t’a précédée sur terre
Chaque fois, ta marraine redessine les lignes de ta main
rafistole tes ailes et te redonne le goût d’une autre envolée
Elle dit que la lumière scintille en toi
Elle ne t’a jamais trompée
Tu as envie de la croire quand elle prétend que ta vie sera belle.
Texte de Sylvie St-Laurent
6 commentaires:
Merci pour cet envoi du Canada. Ton texte est vraiment très beau Sylvie !
Bon j'avais dit maximum 10 lignes, mais je ne vais pas me plaindre devant la beauté des mots...
Comme l'âme de l'adolescence est bien rendue... Très beau, vraiment.
Belle plongée dans l'adolescence.
texte très sensible, avec de belles images.
je le ferai lire à mes enfants !
Jean
Ce texte est bouleversant, tellement vrai, qu'il touche au plus profond et qu'il ferait presque remonter des souvenirs !
L'adolescence te permet de passer de l'état d'enfant à celui d'adulte. Elle ne transforme pas seulement ton corps, mais elle t'apprend aussi les relations intimes avec autrui. Cette métamorphose, qui dure plusieurs années, se passe bien quand tu gardes les repères affectifs de ton enfance. Ils ont connu ce passage eux aussi.
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