mercredi 17 avril 2024

Les Sportiviales - Vitré (35)

 



Ce week-end, samedi 20 et dimanche 21 avril j’aurai le plaisir de participer au Salon du livre dans le cadre des Sportiviales de Vitré (35) dans le « Village du livre » - à la Halle du parc. 

Un évènement sportif et culturel 

Tous les renseignements ICI.

 Au plaisir de vous rencontrer

(samedi de 10 h à 19 h - dimanche de 10 h à 18 h)

lundi 8 avril 2024

Salon du livre de Préfailles (44) les 13 et 14 avril 2024

 


J'aurai le plaisir de dédicacer l'ensemble de mes livres.

Au plaisir de vous y retrouver

Espace culturel de Préfailles  - 8 rue du docteur Guépin (44)

samedi 6 avril 2024

« Triste tigre » de Neige Sinno

 


Aux éditions P.O.L

L’auteure livre une analyse remarquable sur ce qu’elle a vécu enfant, en s’appuyant sur d’autres récits, et en cherchant à comprendre ce qui peut pousser un homme à franchir l’inconcevable.

Un récit poignant sur l’inceste, sublimé par une écriture d’une grande maîtrise.  

4e de couverture :

 

« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »

 

Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion. Des années plus tard, Neige Sinno livre un récit déchirant sur ce qui lui est arrivé. Sans pathos, sans plainte. Elle tente de dégoupiller littéralement ce qu’elle appelle sa « petite bombe ». Il ne s’agit pas seulement de l’histoire glaçante que le texte raconte, son histoire, une enfant soumise à des viols systématiques par un adulte qui aurait dû la protéger. Il s’agit aussi de la manière dont fonctionne ce texte, qui nous entraîne dans une réflexion sensible, intelligente, et d’une sincérité tranchante. Ce livre est un récit confession qui porte autant sur les faits et leur impossible explication que sur la possibilité de les dire, de les entendre. C’est une exploration autant sur le pouvoir que sur l’impuissance de la littérature. Pour se raconter, la narratrice doit interroger d’autres textes, d’autres histoires. Elle nous entraîne dans une relecture radicale de Lolita de Nabokov, ou de Virginia Woolf, et de nombreux autres textes sur l’inceste et le viol (Toni Morrison, Christine Angot, Virginie Despentes). Comment raconter le « monstre », « ce qui se passe dans la tête du bourreau », ne pas se contenter du point de vue de la victime ? Jusqu’à reprendre la question que le poète William Blake adressait au Tigre : « Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? » (The Tyger). Le récit de Neige Sinno nous fait alors entrer dans la communauté de celles et ceux qui ont connu « l’autre lieu », celui de la nuit et du mal, qui ont pu s’en extraire mais qui en sont à jamais marqués, et se tiennent ainsi à la frontière des ténèbres et du jour. Nulle résilience. Aucun oubli ni pardon. Juste tenter de tenir debout, écrire son récit comme une « petite bombe artisanale qu’on fait exploser tout seul chez soi, dans l’intimité de la lecture. Elle a l’intensité et la fragilité des choses conçues dans la solitude et la colère. Elle en a aussi la folle et ridicule ambition, qui est de faire voler ce monde en éclats. »

mercredi 20 mars 2024

« La dernière allumette » de Marie Vareille

 


Aux éditions Charleston

Marie Vareille a un don pour raconter des histoires et entraîner le lecteur dans le sillage de ses personnages.

Dans ce nouveau roman plusieurs destins s’entremêlent. Abigaëlle qui vit recluse dans un couvent depuis une vingtaine d’années et dont la mémoire est incertaine ; Gabriel, son frère, artiste reconnu, qui rend visite à sa sœur deux fois par mois ; une certaine Madame Boisjoli, et Zoé…

Et puis il y a le journal que tenait Abigaëlle enfant et par lequel on apprend que leur père battait leur mère. 

Que peut-il naître de ces vies abîmées ? Quel avenir pour des enfants qui baignent dans une atmosphère aussi lourde ?

L’auteur sème de subtils indices pour au long du récit qui prennent toute leur importance au fur et à mesure que l’histoire progresse. Et c’est là toute la force de ce roman qui fait d’un thème grave un roman à suspense qui happe le lecteur de la première à la dernière page.

Un roman fort, sensible, rythmé par une plume magnifiquement maîtrisée.  

4e de couverture :

 

Depuis plus de vingt ans, Abigaëlle vit recluse dans un couvent en Bourgogne. Sa vie d’avant ? Elle l’a en grande partie oubliée. Elle est même incapable de se rappeler l’événement qui a fait basculer sa destinée et l’a poussée à se retirer du monde.

 

De loin, elle observe la vie parisienne de Gabriel, son grand frère, dont la brillante carrière d’artiste et l’imaginaire rempli de poésie sont encensés par la critique. Mais le jour où il rencontre la lumineuse Zoé et tombe sous son charme, Abigaëlle ne peut s’empêcher de trembler, car elle seule connaît vraiment son frère…

 

Un trésor de sensibilité et d’émotions brillamment construit. Marie Vareille démontre une nouvelle fois son talent unique pour nous tenir en haleine de la première à la dernière page. 

 

Mes autres articles sur les livres lus de cette auteure :

 

. Les désenchantées

. Ainsi gèlent les bulles de savon

. La vie rêvée des chaussettes orphelines

. Là où tu iras, j’irai

. Je peux très bien me passer de toi

 

samedi 16 mars 2024

Scandaleusement vôtre - Film britannique de Thea Sharrock

 


Avec Olivia Colman, Jessie Buckley, Anjana Vasan

Un film rafraîchissement, très bien joué, d’après une histoire vraie.

 On passe un très agréable moment.  

Synopsis :

Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan commence à recevoir des lettres anonymes truffées d'injures, Rose Gooding, sa voisine irlandaise à l’esprit libre et au langage fleuri, est rapidement accusée des crimes. Toute la petite ville, concernée par cette affaire, s’en mêle. L'officière de police Gladys Moss, rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête : elles soupçonnent que quelque chose cloche et que Rose pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque… 

vendredi 8 mars 2024

« Son odeur après la pluie » de Cédric Sapin-Defour

 


Aux éditions Stock

Ce livre raconte une merveilleuse histoire d’amour entre un homme et son chien, et relate le lien indéfectible qui les unit.

C’est beau, vibrant, touchant.

Quant à l’écriture, elle est remarquable et pleine de poésie.

« - De l’aimer me suffit. Car, vois-tu, je ne saurai jamais s’il m’aime, jamais. Et aimer sans certitude de l’être en retour… je me demande si l’on ne tient pas ici la définition de l’amour véritable. »

« En fin d’après-midi, quand je reviens du collège, je rejoins Jacqueline et André de retour de leur montagne, se tenant par la main, un chien de chaque côté de cette tendresse. »  

4e de couverture :

 

C’est une histoire d’amour, de vie et de mort. Sur quel autre trépied la littérature danse-t-elle depuis des siècles ? Dans Son odeur après la pluie, ce trépied, de surcroît, est instable car il unit deux êtres n’appartenant pas à la même espèce : un homme et son chien. Un bouvier bernois qui, en même temps qu’il grandit, prend, dans tous les sens du terme, une place toujours plus essentielle dans la vie du narrateur.

 

Ubac, c’est son nom (la recherche du juste nom est à elle seule une aventure), n’est pas le personnage central de ce livre, Cédric Sapin-Defour, son maître, encore moins. D’ailleurs, il ne veut pas qu’on le considère comme un maître. Le héros, c’est leur lien. Ce lien unique, évident et, pour qui l’a exploré, surpassant tellement d’autres relations. Ce lien illisible et inutile pour ceux à qui la compagnie des chiens n’évoque rien. Au gré de treize années de vie commune, le lecteur est invité à tanguer entre la conviction des uns et l’incompréhension voire la répulsion des autres ; mais nul besoin d’être un homme à chiens pour être pris par cette histoire car si pareil échange est inimitable, il est tout autant universel. Certaines pages, Ubac pue le chien, les suivantes, on oublie qu’il en est un et l’on observe ces deux êtres s’aimant tout simplement.

 

C’est bien d’amour dont il est question. Un amour incertain, sans réponse mais qui, se passant de mots, nous tient en haleine. C’est bien de vie dont il est question. Une vie intense, inquiète et rieuse où tout va plus vite et qu’il s’agit de retenir. C’est bien de mort dont il est question. Cette chose dont on ne voudrait pas mais qui donne à l’existence toute sa substance. Et ce fichu manque. Ces griffes que l’on croit entendre sur le plancher et cette odeur, malgré la pluie, à jamais disparue.