vendredi 19 octobre 2012

La nuit


 
Il a tant plu sur le jour que la nuit n’en finit plus de frissonner.
Elle qui enlace chaque recoin de son obscurité n’a aucun bras pour la réchauffer.
Elle égoutte sa tristesse le long des caniveaux et effraie les chats de gouttière à la recherche d’un abri provisoire.
Lorsqu’elle est ainsi, si maussade, les étoiles s’éteignent et la lune se perd derrière les nuages.
Délaissée, elle s’assombrit davantage,
Et s’enfonce dans les ténèbres.
Tandis que les réverbères se dessinent en ombre chinoise,
Elle traîne ses guêtres usées sur le macadam et se saoule de bar en bar.
L’aube la rattrape toujours, et la chasse sans pitié.
Elle s’efface alors dans le lointain…
Il a tant plu sur la nuit qu’au petit matin le jour fait grise mine.
 
Texte © Marie-Laure Bigand

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