mercredi 15 septembre 2010

Parenthèse


Lorsqu’on ouvre une parenthèse, il y a une fin, un aboutissement. Une parenthèse est comme un aparté pour attirer l’attention sur un fait précis, une pensée, un en dehors, joliment dessiné par l’arrondi d’un cercle fragmenté. L’œil sait, il a appris à reconnaître ce signe et d’emblée le lecteur accepte cette intrusion. Pour l’auteur c’est un peu comme un lâché prise où il exprime quelque chose de très précis, ou du moins quelque chose qu’il tient, lui, absolument à préciser. Nos deux moitiés s’éloignent alors, soudées par le contenu qu’elles emprisonnent.
Une parenthèse peut aussi se décliner au figuré dans la vie, et là, nulle symbolique pour la délimiter. C’est à chacun de l’ouvrir et de la fermer à sa convenance… Car il faut bien admettre que la vie nous assomme parfois de soucis divers et variés auxquels il faut faire face, et la parenthèse s’apparente alors à une oasis, une bulle où l’on s’isole pour reprendre son souffle, de quelques minutes volées à quelques heures choisies, quand on peut…
Les parenthèses de la vie se cachent dans toutes sortes de subterfuge.
Parenthèse savoureuse pour l’enfant gourmand qui mange la glace promise parce qu’il a été sage.
Parenthèse coquine pour cet homme assis sur un banc qui contemple les jolies jambes d’une passante.
Parenthèse taquine pour cette femme qui sort de chez elle prête à affronter sa journée et qui est cueillie par un rayon de soleil éblouissant.
Parenthèse fragile pour l’amant ou l’amante qui a glissé une histoire d’amour dans une grande enveloppe renfermant des mots intimes.
Parenthèse d’espoir pour le malade qui est en sursis.
Il y a la parenthèse de ton regard quand tu me regardes vraiment.
Il y les parenthèses utopiques que l’on souhaiterait déverser sur le monde pour rendre l’homme meilleur et que plus jamais les silences ne s’engouffrent dans des souffrances muettes…
Parenthèse à l’infini, comme une musique en replay permanent…
Et si la vie n’était finalement qu’une grande parenthèse où l’on sème un peu de soi…

Texte © Marie-Laure Bigand

4 commentaires:

Gobillot Frédéric a dit…

Très joli (petit) texte, riche d'une poésie entre guillemets. Une parenthèse agréable à cette journée.
Et des textes édités chez Laura Mare, un éditeur impliqué.

Jerry OX a dit…

bonsoir Marie Laure !! cette parenthèse qui , par en thèse et nous met à l'aise fut un régal de lecture .

je t'offre à mon tour une parenthèse musicale avec une reprise d'une chanson peu connue de Renaud (en avant première car bientot sur Facebook)

http://www.wat.tv/video/jerry-ox-blanche-cover-renaud-32sor_2hh8l_.html

belle soirée à toi !

Liza a dit…

Merci Marie Laure pour cette offre de parenthèses ! La mienne toute d'espoir voudrait devenir à l'infini... ((Bonne soirée)) !!

Marie-Laure a dit…

Merci à vous d'être passés par ici :-)