Le soleil brille mais il a froid. Un vent glacial transperce les passants, et chacun presse le pas pour vite se réchauffer, pour vite oublier l’hiver qui n’en finit pas de s’éterniser. Les fleurs n’ont pas encore osé sortir, recroquevillées en bourgeons imaginaires. Partout les mêmes phrases : « Comme il fait froid ! » ; « Je n’arrive pas à me réchauffer ! ». ça lui plaît bien d’alimenter les conversations, ainsi il se sent important.
L’hiver n’a aucunement l’intention de céder une quelconque avance au printemps qui s’impatiente par de timides intrusions, toujours vaines… L’hiver marque son territoire, s’empare des toits durant la nuit. Il y met toute sa fibre artistique et les laisse au petit matin, blancs, comme une mer cristalline à l’envers du ciel…
L’hiver résiste. Il joue les gros bras, y ajoute une touche de vent glacial et par endroits invite à nouveau la neige. Il est malin : faire semblant de disparaître et réapparaître pour passer à la une des journaux télévisés. Qui dit mieux ? Tenir autant la vedette le rend encore plus sûr de lui. A côté, le printemps, l’été et l’automne paraissent bien fades. Oh il y a bien l’été qui lui donne du fil à retordre de temps en temps en se camouflant derrière une soi-disant canicule. Facile, trop facile ! Bon d’accord il admet que la canicule de 2003 a été vraiment, vraiment importante… Là, l’hiver n’en menait pas large. Il s’en souvient très bien de cette année-là… La terre entière parlait de réchauffement climatique ! Il se rappelle bien comme il avait tremblé cet été-là, tout penaud. Il s’était imaginé malade de chaleur. Il avait eu vraiment peur de perdre définitivement la vedette.
Mais il ne faut pas trop lui en conter à l’hiver… D’ailleurs, plus on parle de réchauffement, plus il prend ses aises…
Il en profite, on ne sait jamais, si le vent venait à tourner pour de bon…
Texte © Marie-Laure Bigand
L’hiver n’a aucunement l’intention de céder une quelconque avance au printemps qui s’impatiente par de timides intrusions, toujours vaines… L’hiver marque son territoire, s’empare des toits durant la nuit. Il y met toute sa fibre artistique et les laisse au petit matin, blancs, comme une mer cristalline à l’envers du ciel…
L’hiver résiste. Il joue les gros bras, y ajoute une touche de vent glacial et par endroits invite à nouveau la neige. Il est malin : faire semblant de disparaître et réapparaître pour passer à la une des journaux télévisés. Qui dit mieux ? Tenir autant la vedette le rend encore plus sûr de lui. A côté, le printemps, l’été et l’automne paraissent bien fades. Oh il y a bien l’été qui lui donne du fil à retordre de temps en temps en se camouflant derrière une soi-disant canicule. Facile, trop facile ! Bon d’accord il admet que la canicule de 2003 a été vraiment, vraiment importante… Là, l’hiver n’en menait pas large. Il s’en souvient très bien de cette année-là… La terre entière parlait de réchauffement climatique ! Il se rappelle bien comme il avait tremblé cet été-là, tout penaud. Il s’était imaginé malade de chaleur. Il avait eu vraiment peur de perdre définitivement la vedette.
Mais il ne faut pas trop lui en conter à l’hiver… D’ailleurs, plus on parle de réchauffement, plus il prend ses aises…
Il en profite, on ne sait jamais, si le vent venait à tourner pour de bon…
Texte © Marie-Laure Bigand
2 commentaires:
bonsoir Marie l'or ! belle idée que de faire de l'hiver un personnage presque humain ...jolie approche !
Merci Jerry :-)
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